vendredi 29 août 2014

Critique d'enquètes et débats sur les carnets de Françoise Stern

Voici une excellente critique d'enquêtes et débats

http://www.enquete-debat.fr/archives/les-carnets-de-francoise-stern-de-gerard-pince-aux-editions-godefroy-de-bouillon-51445

sur mon cinquième roman intitulé "Les carnets de Françoise Stern:
"Voici un roman très agréable à lire et dans lequel on est comme happé par l’aventure terrible que traverse la narratrice.  On ne sait jamais trop si l’on est dans la fiction ou dans le réel le plus cruel et le plus sordide.  Ce sont donc ses carnets qu’elle nous livre, comme une épreuve de vie, une bouteille jetée à la mer, en ultime témoignage d’une vie brisée et qui a voulu se frotter aux plus cruels dont elle n’a pas su se retenir de tomber amoureuse.
C’est aussi l’histoire d’une conversion ; une femme pétrie de certitude et de supériorité, imbibée de bonne conscience marxiste, grande intellectuelle, juive athée, elle se retrouve confrontée à deux événements historiques majeurs du XX ème siècle. Emportée par ses amours, elle va peu à peu basculer ; amenée à trahir, elle se sent responsable et perd pied.
Mais c’est aussi une femme au caractère fort capable d’assumer ses convictions mais aussi de les abandonner lorsqu’elle sent qu’elle fait fausse route. Quitte à se retrouver seule comme assassinée socialement, pour cause de déviance idéologique. On croyait cette époque révolue ; il est clair qu’il n’en est rien et que la peine de mort, symbolique ou non, reste la sanction « normale » pour des doctrinaires purs et durs. Surtout lorsqu’ils savent qu’ils ont torts.
Au cœur de tout cela il y a une réflexion sur cette effrayante culpabilité raciste anti blanc, cette haine culturelle de soi qui règne en maître dans l’intelligentsia française et semble la  partie la plus grave et plus irréversible de notre mort annoncée.  Ce très court échange en est le révélateur (P121)
« -Je m’interroge sur l’anatomie du mal. Les Européens ont commis des crimes innombrables : la traite des Noirs, la colonisation, l’apartheid, l’accaparement des deux Amériques et de l’Australie avec pour conséquence l’extermination des Indiens et des aborigènes. Les famines la pauvreté et le réchauffement climatique résultent aussi d’une économie dominée par les Blancs et orientée vers la satisfaction des besoins superficiels d’une minorité. L’Israélien viril et martial représente le dernier avatar de cette conquête du monde. Cette hérésie trahit le génie du judaïsme alors que nous avons toujours été le catalyseur des révoltes et la vigie annonciatrice des grands malheurs !
-Je t’en prie ne retombons pas dans le narcissisme  identitaire juif !
-Il faut métisser l’homme blanc qui est l’incarnation du mal. Je me demande souvent si la lutte des races n’a pas précédé celle des classes. En ce sens le brassage de toutes les ethnies est bien un préalable à la société dont tu rêves avec tes amis communistes. »
Il est établi que seul l’homme blanc a commis tous ces crimes, et que Gengis Khan comme Tamerlan  ou encore les esclavagistes noirs et musulmans n’ont jamais exercé de nuisances où que ce soit.
Parmi les accroches historiques de ce roman, il y a  le « Holodomor » qui fut une mise à mort par la faim de nombreux, de centaines de milliers voire de millions d’Ukrainiens, de façon délibérée par des policiers soviétiques. Les victimes étaient des paysans chrétiens que l’on privait de leur récolte et dont on volait les semences de façon à s’assurer la mort certaine. Françoise Stern se retrouve quasi séquestrée par des inconnus après avoir pris des positions peu politiquement correctes vis-à-vis de sa communauté comme vis-à-vis de ses collègues ravagés de marxisme ;
« -Madame Stern, je représente le mémorial de l’Holdomor ! Avec vos thèses négationnistes, vous vous comportez comme une criminelle. On vous a pourtant plusieurs fois mis en garde !
-Je suis juif comme vous et j’habite Kiev. Vous n’imaginez pas le tort que vous nous causez. Vous ne pouvez pas ignorer la part prise par notre communauté dans ce malheur. Je suppose que des noms comme ceux de Lazare Kaganovitch, de Yagoda ou de Yezhof ne vous sont pas inconnus. Ils ont joué pour Staline le même rôle qu’Himmler pour Hitler. Il n’est pas étonnant que de nombreux Ukrainiens aient accueilli les Allemands comme des libérateurs, au moins au début ! »
De fait, il y eut beaucoup de responsables politiques et policiers juifs dans la mise en œuvre de ce massacre de masses. Mais il faudra établir s’ils ont agi en tant que soviétiques au service d’un régime de mort, ou comme juifs en haine des chrétiens. Cette question est à la frontière de la psychologie, de l’histoire, de la religion et de la politique. Cette participation de « juifs » à ce massacre est un champ d’étude très sensible mais que l’on devra analyser  sérieusement ;  le non-dit du Holodomor ne sert personne. Ce qui est sûr, c’est que des millions de paysans ont été affamés de façon volontaire par le régime communiste, et que, à la différence des héritiers du nazisme, il ne s’en est jamais repenti.
Françoise Stern se frotte aussi à un autre scandale qui est le prélèvement d’organes sur des prisonniers serbes par des tortionnaires kosovars, sous le mandat de M Kouchner en ex Yougoslavie. Là encore, les Serbes ayant été définis à l’avance comme des criminels parfaits, aucun média n’a insisté sur ce crime inouï qui a débouché sur des trafics d’organes.
Ce livre est un livre de passion et qui se lit comme tel. C’est aussi un roman d’espionnage que l’on ne quitte pas. On y est confronté à toute l’horreur de l’histoire, telle que les hommes l’écrivent. Et au malheur d’une femme qui s’est brûlé les ailes en s’approchant de trop prêt de fauves que personne ne contrôle mais dont parfois  les états se servent."
Gérard Pince